Fonds propres

Définition et Lexique

Définition Fonds propres

Quand on parle de la santé d’une entreprise, on pense souvent au chiffre d’affaires, à la trésorerie ou encore au résultat net. Mais il existe un indicateur souvent sous-estimé, et pourtant fondamental : les fonds propres. Ils sont le socle de toute entreprise solide, la colonne vertébrale de ses ambitions et, bien souvent, le sésame vers la confiance des banques et des investisseurs.

Les fonds propres appelés aussi "capitaux propres" regroupent l'argent de départ versé dans le capital ainsi que la trésorerie correspondant aux bénéfices non distribués en dividende. Au niveau comptable, elle représent le total des actifs possédés par une entreprise moins l'ensemble de ses dettes.

Ce que recouvrent réellement les fonds propres

Derrière ce terme parfois austère se cache un concept simple : les fonds propres représentent ce que possède véritablement l’entreprise, une fois toutes ses dettes déduites. Autrement dit, c’est la valeur nette de l’entreprise.

Dans les faits, ils se composent :

  • du capital social, c’est-à-dire les apports initiaux des associés ou actionnaires ;
  • des réserves (bénéfices mis de côté au fil du temps) ;
  • du résultat net de l’année (bénéfice ou perte) ;
  • des primes d’émission, des écarts de réévaluation ou encore des subventions d’investissement, selon les cas.

À noter : les quasi-fonds propres comme les comptes courants d’associés bloqués peuvent venir compléter cette structure, bien qu’ils ne figurent pas toujours dans la définition stricte.

Pourquoi les fonds propres sont indispensables

Imaginez une maison : ses fondations doivent être suffisamment solides pour supporter les étages supérieurs. C’est exactement le rôle des fonds propres. Plus ils sont élevés, plus l’entreprise peut :

  • financer sa croissance sans dépendre uniquement de l’endettement ;
  • faire face aux aléas économiques (retards de paiement, inflation, chute d’activité…) ;
  • inspirer confiance auprès des financeurs et partenaires.

Pour une banque, un bon niveau de fonds propres est un signal rassurant : l’entreprise a une base solide, elle est capable de supporter ses dettes. Pour un investisseur, c’est la garantie qu’il ne va pas arriver sur un terrain miné.

Un indicateur scruté à la loupe par tous les partenaires

Les banquiers, en premier lieu, vont étudier le ratio d’endettement en lien avec les fonds propres avant d’accorder un crédit. Un déséquilibre trop marqué, par exemple, des dettes largement supérieures aux capitaux propres, peut être rédhibitoire.

Les assureurs-crédit, quant à eux, évaluent la solidité financière avant de couvrir les risques liés aux ventes à crédit. Là aussi, des fonds propres trop faibles peuvent entraîner un refus de couverture, voire la suspension des garanties.

Et dans les appels d’offres publics ou privés, notamment dans le secteur du BTP, les fonds propres sont parfois un critère éliminatoire.

Comment renforcer ses fonds propres (sans se ruiner)

Heureusement, il existe plusieurs leviers pour renforcer ses fonds propres. Certains sont classiques, d’autres plus subtils :

  • Augmenter le capital social, via de nouveaux apports en numéraire ou en nature.
  • Mettre en réserve les bénéfices : au lieu de distribuer des dividendes, conserver les profits pour renforcer l’assise financière.
  • Utiliser des comptes courants d’associés bloqués, qui peuvent être comptabilisés en quasi-fonds propres.
  • Transformer des dettes en capital, dans le cadre de restructurations négociées avec les créanciers.
  • Mobiliser des subventions d’investissement, notamment pour les entreprises innovantes ou dans l’ESS.

Chaque solution a ses implications juridiques, fiscales et stratégiques. Il est conseillé de les analyser avec son expert-comptable ou son DAF pour en mesurer la pertinence.

Ce qui se passe quand les fonds propres ne suffisent plus

Un niveau insuffisant de fonds propres peut rapidement devenir un frein au développement, voire un danger existentiel. On pense ici à deux risques majeurs :

  • L’impossibilité de lever de nouveaux financements, faute d’une structure financière crédible ;
  • Le franchissement du seuil d’alerte : capitaux propres inférieurs à la moitié du capital social.

Dans les faits, une entreprise sous-capitalisée est souvent à la merci du moindre grain de sable.

Le rôle des fonds propres

Le rôle des fonds propres sert à financer une partie des investissements de l'entreprise et à offrir une garantie aux créanciers en assurant la solvabilité de l'entreprise. Par ailleurs, le montant des fonds propres conditionne la capacité de l’entreprise à emprunter.

Pour les entreprises en fortes croissances, il est parfois nécessaire de faire appel à des investisseurs externes en fonds propres pour franchir un seuil de croissance et obtenir le montant nécessaire à la réalisation des projets de l'entreprise.


Les exigences de la loi sur les fonds propres

Lorsque les fonds propres représente moins de la moitié du capital social, le dirigeant de l'entreprise doit convoquer en assemblée générale les associés pour determiner la poursuite de l'activité de la société

Affacturage : un soutien indirect mais stratégique aux fonds propres

L’affacturage, bien qu’il ne renforce pas directement les fonds propres au sens comptable, joue un rôle stratégique dans leur préservation et leur consolidation. En permettant à l’entreprise de mobiliser immédiatement sa trésorerie via la cession de créances clients, cette solution limite le recours à l’endettement bancaire classique. Moins de dettes financières, c’est mécaniquement un meilleur ratio d’endettement… et donc une meilleure perception des fonds propres par les partenaires financiers.

De plus, en sécurisant les encaissements grâce à l’assurance-crédit intégrée, l’affacturage permet de lisser les tensions de trésorerie et d’éviter les pertes liées aux impayés, lesquelles viendraient sinon dégrader le résultat net — et par ricochet, les capitaux propres. C’est donc une manière agile de protéger la structure financière, sans diluer le capital ni s’engager dans une augmentation coûteuse.

Des exigences plus fortes dans certains secteurs

Certains secteurs sont soumis à des normes prudentielles strictes, qui imposent des niveaux minimaux de fonds propres :

  • Les banques doivent se conformer aux accords de Bâle III ;
  • Les compagnies d’assurance respectent le cadre de Solvabilité II ;
  • Le secteur du BTP, des télécoms ou de l’énergie, est souvent soumis à des exigences contractuelles précises.

Quant aux start-up, elles peuvent afficher un résultat déficitaire tout en renforçant leurs fonds propres à coups de levées de fonds successives : une logique différente mais structurée.

Ne pas confondre fonds propres et autres indicateurs financiers

Il est fréquent de confondre les fonds propres avec d’autres notions. Voici quelques repères pour éviter les amalgames :

  • Le fonds de roulement mesure la capacité à financer le cycle d’exploitation.
  • La trésorerie nette regarde le solde entre disponibilités et dettes à court terme.
  • La capacité d’autofinancement (CAF) évalue le cash généré par l’activité.

Les fonds propres, eux, offrent une photographie à l’instant T de la solidité structurelle de l’entreprise.

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Fonds propres et les autres termes du lexique pour la lettre F

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